To write or not to write

Publié le par Alliolie

A l'origine, je désirais parler de l'anorexie. Puis je me suis dit que ce sujet avait été déjà traité maintes fois, et certainement mieux que je ne pourrais le faire.
Alors je décidais d'écrire une histoire sur les enfances ternies par les séparations et les violences verbales et physiques. Puis je me suis dit que le sujet était bien trop triste pour susciter l'envie de lire à d'autres qu'à des anciennes victimes ou analystes divers, du psychologue au juge sans oublier l'assistante sociale. Mon histoire aurait probablement manqué de l'universalité nécessaire à ce que ceux-ci se l'approprient ou la transforment en un quelconque instrument de travail.
C'est ainsi que j'en suis arrivée à vouloir retranscrire ma modeste expérience de l'impuissance des proches d'un malade gravement atteint. Puis je me suis dit que le défaut majeur des auteurs était le caractère souvent autobiographique de leurs premiers récits, ce qui tendait à empêcher ces écrits, faute de recul suffisant, de devenir de véritables œuvres.

Et, enfin, j'ai compris. J'ai d'abord compris que dans l'hypothèse où je choisirai de raconter ma vie, je finirai par écrire un texte que je n'aurais pas eu envie de lire s'il avait été écrit par un autre.
Que faire alors ? Soit j'écrivais tout de même, soit je renonçais. Tout choix est un renoncement, et je renonçais à renoncer.
J'ai ensuite compris qu'il importait peu que mes écrits soient ou non des œuvres. Ma tendance naturelle à préférer ne pas faire plutôt que de ne pas faire à la perfection avait tendance à resurgir.

L'un des défauts majeurs de nombreuses personnes semble leur incapacité à ne pas prendre les choses au sérieux : pour être digne d'intérêt ou de chagrin, un événement doit être teinté d'une certaine majesté ou gravité. A défaut, il s'agit d'un non-événement. De la sorte, je m'imaginais que les lignes qui suivent n'intéresseraient pas, faute de suffisamment de trash, ou d'universalité, ou de caractère non-autobiographique.
En réalité, l'essentiel n'est pas là. Si j'ai besoin d'écrire, j'écris. Nul besoin d'anticiper sur le succès potentiel de ces lignes, ni de tenter d'en faire une œuvre, avant même d'avoir écrit ( !). Qu'y puis-je ? Comme beaucoup, j'ai parfois tendance à me prendre trop au sérieux.

Je ne sais pas exactement comment je suis parvenue à surmonter les quelques épreuves qui ont ponctué ma vie jusqu'à ce jour. Je ne sais pas s'il y a une étoile, et si oui quelle étoile, veillant sur moi. Je ne sais pas non plus exactement pourquoi, malgré les quelques raisons qui auraient plaidé en sens contraire, j'aime cette vie qui m'a été donnée.
La seule donnée que je tiens pour acquise est qu'au-delà de ma naissance, ce chemin que je suis actuellement, je ne l'ai pas emprunté seule, quoi que j'en pense parfois.
Et si le fait qu'une ou plusieurs personnes vous voient, vous écoutent, vous bousculent, vous épaulent, vous parlent... était la seule chose à prendre au sérieux ?

Publié dans Moi je...

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
A
oup's.....désolée
Répondre
A
T'es nulle... tu m'as fait pleurer...
Répondre
A
un petit commentaire tout simple, et trés perso....ton étoile, comme la mienne, se nomme "mamoune"...bonne journée.anne
Répondre